jeudi 2 septembre 2010

Cotonou, à l’ère numérique ?

La communication à Cotonou (la capitale économique du Bénin) est partagée entre un héritage culturel fort du travail à la main et la volonté d’accéder au numérique. Dans les rues de Cotonou, on peut voir beaucoup d’enseignes imprimées sur du vinyle.

Le vinyle est un support autocollant imprimé numériquement et qui permet de fabriquer des enseignes complètes, des banderoles, ou encore de découper des lettres directement dans le matériau, au lieu de les tracer à la main. Il est donc à première vue apte à remplacer tout le travail à la main. Alors qu’il commence à prendre une bonne part du marché à Cotonou, plusieurs problèmes se posent.

Déjà, il convient de se demander qui y a accès au regard des dépenses que celui-ci engendre ? De plus, il faut savoir que le vinyle,  dans un pays très ensoleillé tel que le Bénin, n’est pas forcément adapté : en effet, face à la lumière, celui-ci ternit, jusqu'à disparaître complètement. Enfin, ne reste-t-il pas un grand nombre de clients et de calligraphes qui souhaitent garder une communication faite à la main, attachée à la culture et à l’histoire du Bénin ?

Voici un petit échantillon d’enseignes réalisées à la main, dans les rues de Cotonou :

C’est sûr, on ne peut nier la rentabilité importante du vinyle : il demande une moins grande formation, à long terme son utilisation est moins chère puisque plus rapide, et de plus en plus de clients désirent ce genre de travail numérique, qui semble peut-être plus ressemblant à la communication occidentale (voire plus «professionnel» ?), pour celui qui ne connaît rien au travail de calligraphe. Il serait donc difficile de bannir l’adaptation de certains excellents calligraphes à cette nouvelle forme de graphisme. Pourtant, ce projet a montré qu’il reste un nombre, certes petit mais bien valable et plein d’espoir tout de même, de calligraphes qui défendent leur art, leur savoir-faire, et n’acceptent en aucun cas d’abandonner cette grande force qu’est l’artisanat.

1 commentaire:

Alice a dit…

Beau travail, c'est fou de pouvoir travailler de tête, sans réferences. J'adore l'image avec le pastis.

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